Lecture partagée : « L’intelligence des plantes »

2020-09-01

C’est l’une des lectures qui nous a donné envie de commencer à partager avec vous, clients, fournisseurs, followers et curieux, les découvertes littéraires qui nous inspirent dans notre métier. L’intelligence des plantes, du botaniste père de la « neurobiologie végétale » Stefano Mancuso est un bon ouvrage pour se rendre compte de manière simple et abordable des infinies forces et richesses des plantes, premiers êtres vivants de la planète.

Provocateur dès son titre, Stefano Mancuso n’en finit pas de titiller les préconçus et idées toutes faites de ses lecteurs sur les végétaux. Idées logiques lorsqu’on prend conscience de notre vision infiniment anthropocène du monde. Il a fallu bien du temps et des démonstrations avant que l’on accepte les faits révélés par la théorie copernicienne, comme Mancuso le rappelle… Et si la hiérarchie que l’on dresse inconsciemment entre les espèces vivantes, les plantes en bas et les hommes tout en haut, était à revisiter ? Alors qu’on voit quasi-systématiquement les plantes comme des natures presque déjà mortes, ou pas tout à fait vivantes, le seul trait qui les différencie significativement des animaux (déjà plus haut dans notre hiérarchie des vivants) est en fait, d’après Mancuso, leur sédentarité. Immobiles, ou considérées comme telles, les plantes auraient alors moins de force, moins de possibilités, moins de pouvoir… Pourtant, Darwin – scientifiquement et publiquement reconnu pour avoir mis en formé la théorie de l’évolution – passa une longue partie de sa vie, au XIXème siècle, à travailler et écrire sur les plantes, dont il était conscient qu’elles étaient « d’une sophistication et d’une complexité extrêmes, douées de capacités bien supérieures à celles que l’on a coutume de leur attribuer. »

Stefano Mancuso s’inscrit dans sa suite en se faisait fort de rappeler les multiples facultés et attributs des plantes. Pourquoi les inférioriser lorsqu’elles sont munies, en plus des mêmes cinq sens que les humains, de quinze autres sens tel que celui de savoir le taux d’humidité de leur milieu ? Davantage que simplement sensibles, les plantes sont dotées d’une véritable intelligence, cette« capacité à résoudre des problèmes », propriété de vie «  que se doit de posséder même le plus humble des organismes unicellulaires ». Une intelligence si perfectionnée que sa structure modulaire a servi de modèle à « l’intelligence » d’Arpanet (première version d’Internet), et par extension…à l’intelligence artificielle qui envahit désormais notre quotidien.

Le fondement et la pertinence de la thèse qu’avance le biologiste apparaît d’autant plus que les exemples qu’il convoque sont parlants et visibles au quotidien. Ainsi, pour démontrer la possession du sens du toucher des plantes, il prend un exemple – celui de la mimosa pudica – que l’on a tous déjà pu observer. Il raconte : pour réaliser une expérience, le botaniste Lamarck avait fait transporter des plants de sensitive en carrosse à Paris. Les pavés des rues faisaient nécessairement cahoter quelque peu les plantes dont les feuilles, au début du voyage, fermèrent pour se protéger d’un danger potentiel. Elles avaient senti, en se bousculant les unes aux autres, une menace. Leur sens du toucher avait engendré une réaction physique de leur part, avant qu’elles ne se rouvrissent, habituées par le ballotement. Elles avaient finalement compris que le stimulus tactile éprouvé n’avait pas de caractère pas dangereux. Dans un entretien donné au journal Le Temps, Stefano Mancuso dit avoir reproduit l’expérience en laboratoire en faisant chuter les fleurs au lieu qu’elles ne s’entrechoquent. Au bout de plusieurs chutes, comprenant que celles-ci n’était pas dangereuses, les feuilles arrêtaient de se refermer lorsqu’on les lâchait. Après deux mois de tranquillité, on les a soumises au test à nouveau. Elles n’avaient pas oublié : elles ne se sont pas refermées.

Chez Mingzhu Nerval, les travaux et écrits de Stefano Mancuso nous ont passionnés, puisqu’ils font résonner notre vision et notre conception des plantes et du végétal.

Nous sommes comme lui persuadés de l’existence d’un « aveuglement face au monde végétal, qui porte même un nom générique en anglais, celui de « plant blindness ». Avec l’urbanisation massive de la société, les plantes et le végétal ont progressivement disparu de notre quotidien. Les tendances de retour au vert sont récentes et encore marquées sociologiquement. Et l’invisibilisation des plantes est d’autant plus regrettable que toutes les villes pourraient être de magnifiques terrains de jeu du végétal. D’ailleurs, il ne se fait pas prier, en repoussant par petites touffes pleines de malice entre deux plaques de béton.

Nous partageons aussi, chez Mingzhu Nerval, la conviction selon laquelle les plantes sont dotées de pouvoirs incomparables en nombre et en puissance. C’est ce que nous voulons mettre en avant dans notre travail auprès des entreprises, des particuliers et des institutions. Des clients de plus en plus nombreux sont intéressés par nos études avec Gensler sur le pouvoir purificateur d’air et dépolluant des plantes. Nous mettons les bienfaits que peuvent apporter les plantes sur la vie humaine et l’environnement au cœur de notre travail, puisqu’ils constituent pour nous l’originalité et la préciosité des plantes d’une part, et d’autres part des ressources incroyables. Stefano Mancuso mentionne également dans son livre les pouvoirs thérapeutiques des plantes, que nous découvrons notamment dans la culture chinoise qui nous influence au quotidien. Les exemples d’étages d’hôpitaux entièrement destinés à l’exposition de plantes à des fins curatives qui ont montré leurs effets, nous inspirent et nous donnent envie d’explorer de nouveaux horizons.

C’est pour toutes ces raisons que nous travaillons chaque jour à des réalisations toujours plus belles, toujours plus originales, toujours plus imaginatives : pour remettre les plantes et le végétal au centre des vies de chacun. Chez Mingzhu Nerval, nous voulons redonner aux plantes leurs lettres de noblesse et leur juste place dans notre environnement. Alors, nous fleurissons, végétalisons, créons avec le végétal car il n’y a pas, selon nous, de meilleure manière de les rendre consciemment indispensables qu’en les faisant apparaître telles des œuvres d’art.

En sensibilisant tout le monde à l’infinie sophistication de nos amies vertes, nous avons la possibilité, ensemble, de ne pas nuire à la préservation des espèces, et plus largement, à la préservation de notre écosystème…intelligent.

Texte par Agathe Moissenet