SCC Tower
Shenzhen | 2016Les architectes paysagistes américains de SWA ont fait appel à nous pour végétaliser le siège du promoteur immobilier public de la ville de Shenzhen, le Shenzhen Chang Cheng Center, et faire vivre à ses visiteurs une expérience visuelle exclusive.
Il s’agissait de créer une architecture du paysage mettant en valeur la verticalité de cette tour de 300 mètres de hauteur, conçue par les architectes Adrian Smith et Gordon Gill, spécialistes mondiaux de la conception de gratte-ciels de très grande hauteur.
Pour cela, nous avons imaginé des lianes occupant toute la hauteur de l’atrium d’entrée (30 mètres de hauteur), grimpant et retombant paisiblement du sommet. Chaque liane est supportée par une structure développée sur-mesure par Mingzhu Nerval, résistante aux conditions météorologiques difficiles du lieu, ouvert sur l’extérieur et exposé aux vents forts et tornades, fréquentes dans cette région du sud de la Chine.
Les lianes ne mesurant que 30 centimètres de diamètres, pour une hauteur de 30 mètres, l’effet visuel est saisissant de naturel, de légèreté et d’élégance. Entrer dans la tour provoque un sentiment instantané de calme, semblable à celui éprouvé dans une forêt inexplorée. Les plantes s’exposent dans cet espace toute en délicatesse sous la lumière naturelle, qui se diffuse a travers le plafond vitré.
Comme nos autres réalisations, elles n’ont besoin ni de pesticides ni de produits chimiques, si bien que papillons et petits oiseaux viennent souvent voleter autour des lianes. Véritable point entre la nature et l’urbain, l’appropriation de notre travail par les oiseaux donne tout son sens à notre nom, « Mingzhu » Nerval, littéralement « oiseaux chantant à travers la ville » en mandarin.
Nous remercions Cinda Gilliland et Chang Chih-Wei de SWA, ainsi que les architectes Adrian Smith et Gordon Gill pour ce projet complexe d’art et d’ingénierie du végétal.
Nous remercions aussi les oiseaux qui, vivant dans les lianes, matérialisent notre rêve (i.e. le nom de notre entreprise, Mingzhu, signifie en mandarin « les oiseaux chantant à travers l’architecture ») ; et leur dédions ce poème intitulé A l’hirondelle :
Toi qui peux monter solitaire
Au ciel, sans gravir les sommets,
Et dans les vallons de la terre
Descendre sans tomber jamais ;
Toi qui, sans te pencher au fleuve
Où nous ne puisons qu’à genoux,
Peux aller boire, avant qu’il ne pleuve,
Au nuage trop haut pour nous ;
Toi qui pars au déclin des roses
Et reviens au nid printanier,
Fidèle aux deux meilleures choses,
L’indépendance et le foyer ;
Comme toi, mon âme s’élève
Et tout à coup rase le sol,
Et suit avec l’aile du rêve
Les beaux méandres de ton vol.
S’il lui faut aussi des voyages,
Il lui faut son nid chaque jour ;
Elle a tes deux besoins sauvages :
Libre vie, immuable amour.
– À l’hirondelle, Sully Prudhomme, 1865